Contraction des mots « split » et « internet », le splinternet désigne l’internet fragmenté, morcelé. Le mot au pluriel – des splinternets – signifie des fragments d’internet en tant que réseaux non interopérables.
Dans la brève histoire de l’internet, la première référence mondiale en matière de splinternet reste, bien sûr, la Chine. Un décret de février 1996, qui lui donne tout pouvoir sur la conception de l’internet, permet au gouvernement chinois de réaliser les deux conditions nécessaires à l’isolement : séparer le pays du reste du monde et couper l’accès de l’intérieur. Afin de créer son propre modèle de l’internet, la Chine a largement investi dans des équipements utiles à la censure : 20 milliards de dollars par an indiquait en 2001 le Centre international des droits de l’homme et du développement démocratique, cité par le magazine Wired. Le résultat en est la grande muraille numérique, puissant pare-feu qui filtre tout élément entrant et bloque tout contenu indésirable. Un milliard d’internautes en Chine surfent non pas sur l’internet mondial, mais sur une version gouvernementale de l’internet dont ils doivent se satisfaire : un véritable splinternet.
(Source : la-rem.eu)